Nous avons récemment participé au salon du travail et de la mobilité professionnelle. Beaucoup de rencontres intéressantes et notamment beaucoup de gens entre deux états : entre deux pays, entre emploi et retraite, entre études et vie professionnelle…
Pôle emploi était très présent sur le salon avec un gros stand et évidement une grande partie des personnes entre deux états transite plus ou moins longtemps par Pôle Emploi. Il se trouve que pas mal de personnes venant de là semblaient trouver sur notre stand quelque chose qui répondait à un besoin ou à une inquiétude.
On parle souvent des tiers-lieux en terme géographique , on dit c’est un espace entre le travail et la maison, on dit aussi que c’est un des espaces ou se développent de nouvelles formes de travail (télé-travail, transparence…), pourquoi pas !
On entend aussi beaucoup parler du développement de nouvelles formes de collaborations, d’échanges qui seraient facilités au sein de ces lieux, peut-être ! parfois en tout cas !
Mais ce qui m’a frappé suite à ce salon c’est en fait la question du pourquoi. Pourquoi certains tiers-lieux fonctionnent, pourquoi il s’y passe des choses intéressantes sur le plan social et sur celui de la relation inter-personnelle…
C’est sans doute moins lié à l’aspect immobilier (lieux entre deux autres, le travail/la maison) qu’aux raisons personnelles qui mènent certaines personnes et pas d’autres à ces lieux :
Je crois qu’une des fonctions de ces lieux c’est d’être des lieux pour des personnes entre deux états, des personnes en transition, des personnes qui cherchent et qui n’ont pas encore trouvé, des personnes inquiètes parfois… et l’on profite sans doute d’autant mieux de ces lieux que l’on est dans un état d’entre-deux, peut être plus ouvert que si l’on était en situation de sécurité relative. Quelqu’un d’installé à moins à recevoir de ces lieux que quelqu’un en mouvement ou en instabilité.
Alors oui, ces lieux ont aussi leur rituels et leurs codes pour remettre un peu d’ordre, de tradition et de stabilité au sein de ce qui serait parfois vécu comme un chaos : open-spaces, soirées, conférences, sorties, bouffes… Vu de l’extérieur, ça peut être caricatural mais sur le fond c’est sans doute utile ! et sans doute plus socialement qu’économiquement.
Tiers-lieux donc aussi comme lieux de l’entre-deux psychologique et comme tentatives de transformer ces situations et ces états en quelque chose d’intéressant, de positif sur lequel ceux qui seront passés par là pourront s’appuyer.
C’est aussi ce qui nous fait continuer, chercher, expérimenter…et qui fait l’intérêt de ce que nous faisons.