Parmi nos clients hébergés, un certain nombre d’entre eux arrivent chez nous après une reconversion. Pour la plupart leur metier précédent se situait dans la sphère du travail dit intellectuel. Ce pouvait être un travail de reflexion ou un travail plus administratif.
Un certain pourcentage d’entre eux ont voulu se réorienter vers une occupation plus manuelle, pratique, de transformation.
La plupart sont passés par des écoles : privées, publiques ou consulaires.
Une caractéristique commune, il me semble, est leur attachement au travail manuel, au faire. C’est compréhensible dans la mesure ou l’envie de mise en pratique est très forte après l’école. Cela présente cependant quelques dangers :
Une grande partie du travail intellectuel nécéssaire au développement d’un business est délaissé au profit du plaisir neuf de produire. Or , et particulièrement dans le cas de reconversion, le travail intellectuel créatif ou commercial ( positionnement de la marque, traduction de ce positionnement dans le produit, marketing, vente) est absolument primordial.
Le retard absolument normal sur la partie « faire » du job en comparaison d’un artisan spécialisé qui a fait cela toute ça vie pourra difficilement être rattrapé, c’est donc sur autre chose que doit se faire la différence. Et cet autre chose repose sur un don inné (une très bonne intuition par exemple, un esprit très ouvert, un très bon sens de l’observation…), ou sur une compétence acquise, le plus souvent dans une expérience professionnelle précédente.
Et ces dons et compétences doivent être mixées et cristallisées autour d’une idée.
Quelle idée ?
Quelque chose que l’on veut transmettre, quelque chose que l’on veut dire, quelque chose que l’on veut apporter, que l’on veut donner, même si cela passe par un échange commercial.
Cette idée c’est donc une certaine générosité. Ce n’est pas dire « regardez comme je fais bien » ou regardez comme c’est intelligent » ou même « regardez comme c’est beau ».
C’est apporter aux autres (pas forcément à tous) quelque chose de très précis, et la plupart du temps chez les petits business artisans ou créateurs, quelque chose de très personnel.
Quand on se trouve devant un objet, un service qui revet ce caractère de générosité, on comprend tout de suite (on aime ou on aime pas, mais on n’est pas indifférent) et souvent on retient. Ça marque.
C’est ce risque qu’il faut prendre.
Pour certains après réflexion et hésitations, pour d’autres intuitivement. Mais c’est bien cette prise de risque, cette prise de parole, ce don si l’on veut qui va marquer et s’attacher peut-être, pas à coup sûr, une clientèle. Pour tirer quelque chose d’une expérience, il faut d’abord avoir vraiment essayé.
« Ai-je dit ce que je voulais dire ? » C’est une question importante pour le business.